« Cela ne ressemble à rien », affirme Emylou, jeune serveuse au restaurant-bar à cocktails Origins, à Cognac, pour décrire les arômes de l’alcool conçu par Miko Abouaf.
Cet ovni fait partie de la collection Fractal, des compositions très personnelles que l’homme de 38 ans propose à la dégustation.
Le nom de la cuvée en question : La Perle. Elle est composée sur une base de marc et de lie de sauvignon.
Le magicien qui concocte ces potions habite dans la grande maison située en face du restaurant. Au rez-de-chaussée, on trouve un minichai, un laboratoire, et une bibliothèque où flacons et bouteilles remplacent les livres.
Ne ressembler à personne, être intensément original, rien ne peut faire plus plaisir à cet homme, fils d’un père franco-tunisien et d’une mère australienne.
C’est sa mère qui lui a transmis, très tôt, le virus des alcools, des plantes et des arômes.
« On avait un alambic fabriqué maison », raconte celle qui réalisait des liqueurs de fruits sous forme d’infusion. « Miko avait à peine 14 ans quand il a commencé à s’en servir. »
Michel, le père, participe aussi à l’émergence de cette passion précoce.
« J’ai grandi avec le goût de la boukha dans la bouche », se souvient Miko.
Se sentant « plus européen qu’australien », le jeune homme rejoint Londres dans le but de « faire fortune » pour « arrêter de travailler à 30 ans et monter [sa] distillerie ».
Il suit un bachelor finance, qu’il arrête à 23 ans, puis se réoriente vers un master de psychologie sociale.
En parallèle, Miko Abouaf entretient la flamme spiritueuse en distillant de la pomme dans sa chambre à l’aide d’un mini-alambic.
« C’était à peine comestible », se souvient-il.
Après quelques mois en Éthiopie avec une ONG, il s’installe en France avec pour objectif d’apprendre vraiment l’art de la distillation.
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