Visite du pape en Corse : «La grande énigme de François, c’est son refus d’aller dans le cœur de l’Europe chrétienne»

Le journaliste italien spécialiste des affaires vaticanes Marco Politi analyse les choix géopolitiques du pape, à l’aune de son refus de se rendre à Paris pour la réouverture de Notre-Dame, François ayant préféré se rendre quelques jours plus tard en Corse.

Editorialiste du journal italien Il Fatto Quotidiano, Marco Politi suit les affaires vaticanes depuis 1993. Auteur de plusieurs ouvrages sur le pape Bergoglio dont François, la peste et la renaissance (Ed. Philippe Rey, 2021), il décrypte la géopolitique du souverain pontife argentin.

François se rendra quelques heures à Ajaccio le 15 décembre mais a refusé de faire le voyage à Paris pour la réouverture solennelle de Notre-Dame à l’invitation des autorités françaises. Est-ce une volonté manifeste de prendre ses distances avec la France laïque du «mariage pour tous» ou de l’inscription de l’avortement dans la Constitution ?

Je ne crois pas qu’il ait une attitude particulière vis-à-vis de la France. En fait, la grande énigme du pontificat de François, c’est son refus d’aller dans le cœur de l’Europe chrétienne et catholique, en France, en Allemagne, en Espagne ou même en Angleterre. Personne ne parvient à en déterminer la raison. Au cours des premières années de son pontificat, c’était compréhensible car il avait choisi d’aller dans les périphéries, dans les petits pays, les contrées éloignées, oubliées de tous. Cela correspondait à sa visi