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Femmes migrantes, travailleuses du sexe… «Libération» a enquêté sur ces femmes surexposées aux violences, qui préfèrent subir en silence plutôt que d’accéder à la justice.
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Elles sont les invisibles, les entravées. Les femmes migrantes, les travailleuses et travailleurs du sexe, victimes de violences sexuelles et souhaitant porter plainte, sont exposées à une «double violence», alertait en septembre l’ONG Amnesty International dans un rapport. Si plus d’une femme victime de violences sur deux rapporte avoir essuyé un refus de plainte ou avoir été découragée d’aller au bout de sa démarche, selon une enquête du collectif féministe #NousToutes de 2021, ces obstacles se multiplient lorsque les victimes cumulent plusieurs facteurs de discrimination.
Libération a enquêté sur ces victimes au centre de toutes les suspicions, dont la parole est niée et pour qui les dispositifs législatifs de protection sont insuffisants, si ce n’est inexistants. Pire encore, pour celles qui sont en situation irrégulière, pousser la porte d’un commissariat et d’une gendarmerie peut même exposer à des risques : celui d’être placées en centre de rétention voire expulsées du pays. Selon la Cimade, dix-sept personnes victimes de violences ont été placées en centre de rétention après avoir appelé à l’aide la police ou la gendarmerie depuis janvier 2023.
Ces femmes, les moins protégées, sont pourtant les plus exposées aux violences. Une étude publiée en 2023 dans The Lancet avec l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille montre que plus d’un quart des demandeuses d’asile en France ont été victimes de violences sexuelles dans l’année suivant leur arrivée sur le territoire. 75 % l’ont été avant leur entrée en France. La Miprof (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) mesurait en 2015 que «38 % des personnes prostituées ont subi un viol au cours de leur vie. Ce taux est de 6,8 % pour les femmes en population générale». Associations, avocate et victimes dénoncent cette double peine.
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