## Kherson : la vie sous les drones
Depuis sa libération il y a deux ans, Kherson est rongée par les attaques aériennes quotidiennes de l’armée russe.
Ernest Safonov, 57 ans, vit à 300 mètres du Dniepr. Il veille à rester sur l’asphalte pour éviter les mines antipersonnel Lepestok lancées par les drones russes. “Heureusement qu’il n’y a plus de sniper en face”, dit-il.
Le vrombissement d’un drone se fait entendre. Ernest bondit contre le mur de sa maison, crispé par la peur. Le son change de tonalité, signalant que le drone se déplace à proximité. Au bout de quelques dizaines de secondes d’angoisse, le son disparaît.
“Si c’est un drone ennemi, il larguera sa charge plus loin et retournera vide vers son pilote”, explique Ernest. Il exhibe un quadrirotor russe tombé près de sa voiture cet été, après avoir échoué à faire exploser sa grenade.
“Je pense que Kherson est une zone d’entraînement pour les pilotes de drones russes. Ils s’entraînent sur nous, les civils, avant de partir au combat. Ici, nous appelons ça le ‘safari’.”
- Zones interdites : Une chaîne Telegram russe a publié une carte de Kherson désignant une zone de 800 mètres de large comme “interdite”, où tout véhicule circulant est une cible légitime.
- Danger quotidien : Les attaques de drones contre les civils ont atteint leur pic cet été, entraînant des risques constants pour les habitants.
- Adaptation des habitants : Ernest a installé un analyseur de spectre radio dans sa voiture pour détecter les drones dans un rayon de 10 kilomètres. Il a également aménagé un abri dans le sous-sol de sa maison, où il a vécu pendant huit mois après la libération de la ville.
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