«Le Murmure des hakapiks», qui s’y frotte s’y pique

Après sa «Mariée de corail», l’autrice Roxanne Bouchard, voix singulière du polar, nous embarque sur un chalutier qui part à la chasse aux phoques, où rien ne se passe comme prévu.

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Si vous aimez le bateau, le Murmure des hakapiks risque de vous ébranler ; si vous n’aimez pas, il vous confortera dans votre détestation. Pendant plus de 200 pages, on est secoué, mouillé, frigorifié, enfermé, on sent fort, on a mal au cœur et on a peur. Mais pour rien au monde on ne refermerait ce livre avant la fin, Roxanne Bouchard a ce talent pour nous immerger dans des univers rebutants, des mondes de mâles dans le pire sens du terme, et l’on en redemande. La dernière fois, avec sa Mariée de corail (l’Aube noire, 2023), elle nous embarquait en Gaspésie sur des homardiers à la recherche de l’assassin d’Angel Roberts, cette pêcheuse de homards retrouvée attachée au fond de l’eau dans sa robe de mariée. L’enquête était menée par Joaquim Moralès, un flic comme on les aime, plombé par le délitement de son couple, perclus de doutes sur le sens de la vie, honnête, droit, rêvant du grand amour et cultivant sa solitude. Il est toujours à la manœuvre dans le Murmure des hakapiks