En Mauritanie, le «casse-tête» humanitaire de l’accueil des réfugiés et de leur bétail

La grande majorité des 280 000 Maliens qui ont passé la frontière ont trouvé refuge, avec leurs troupeaux, dans la région désertique du Hodh el Chargui, accentuant la pression sur l’eau et les pâturages.

Sur la carte, la frontière de 2 300 kilomètres dessine un angle droit quasi parfait en plein désert. A l’est et au sud, le Mali ; à l’ouest et au nord, la Mauritanie. Un camion isolé transportant des bidons d’huile métalliques scintille dans l’immensité chaude. Vu du sol, rien ne délimite les deux pays sahéliens, hormis la barrière symbolique du poste de douane de Fassala, côté mauritanien, érigé précisément dans le pli du coude de la frontière. Les populations de la zone avaient l’habitude de franchir cette ligne invisible, de part et d’autre, pour commercer, étudier ou se marier. La plupart du temps, sans s’en rendre compte. Le conflit armé qui fait rage au Mali depuis douze ans a changé la donne. Voici la frontière devenue très concrète dans les esprits, car elle sépare désormais la guerre de la paix.

Plus de 280 000 Maliens sont actuellement réfugiés en Mauritanie – en immense majorité dans cette région frontalière du Hodh el Chargui, l’une des plus pauvres du pays. Parmi eux, 40 % sont arrivés cette année, selon les estimations de l’Organisation internationale des migrations. Environ 110 000 s’entassent dans le camp saturé de Mbera, à 40 kilomètres de Fassala, géré par le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies. Un site entouré d’un haut remblai en terre, dont le