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Docu
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Dans un beau documentaire, le Taïwanais filme les retrouvailles avec sa famille dont il est éloigné, en se confrontant à leurs troubles et leurs croyances.
Pas sainte ni sacrée, la famille que filme Elvis A-Liang Lu est la sienne. Elle n’a de «holy» que la ferme croyance d’être bénie des dieux : A-Zhi, le frère aîné du réalisateur, se croit élu depuis l’enfance messager des divinités taoïstes trônant immuables dans le salon familial, sur l’autel qu’il interroge avec bâtons d’encens et prières. A-Zhi répond aux visiteurs qui attendent des dieux conseils de vie, bénédiction et le numéro gagnant à la loterie, jeu clandestin dont les paris sont placés par téléphone. La croyance et la superstition, la divination et la martingale sont les questions épineuses posées à cette famille dans la dèche, justement parce que le père, joueur, est criblé de dettes. Il dilapide le peu qu’ils ont à la loterie, depuis toujours. Il ne cille pas à chaque mise sur un numéro, l’homme est dans un au-delà de l’addiction.
Ruine ruineuse, il coexiste avec son épouse impuissante, affairée et furieuse, et avec cet autre fils de déveine aux supposés dons de médium, qui ne lui parle plus. Cette famille de névroses, il y a longtemps que le cinéaste l’a fuie pour Taipei. Jusqu’au soir où sa mère l’appelle, lui dit de venir les voir, le temps passe et elle vieillit. Elvis A-Liang Lu, fils artiste et fils fâché, prend sa caméra, le train, rejoint à la campagne le village de ses parents. Sa mère souffre de tendinites et des corvées permanentes, le père flottant est de plus en plus gris, le frère va de son autel rituel au lopin de terre où il espère récolter d
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