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Entretien
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Dossiers liés
Etre artiste en temps de guerre, au front, sous les bombardements, en exil… L’effroi, les pertes, et l’espoir malgré tout… De retour chez elle à Kharkov dans une maison en ruine, la dessinatrice ukrainienne Tatiana Danilenko raconte à son amie française comment elle a pu recommencer à dessiner.
Cet article est tiré du Libé spécial auteur·es jeunesse. Pour la sixième année, Libération se met aux couleurs et textes de la jeunesse pour le Salon du livre de Montreuil qui ouvre ses portes le 27 novembre. Retrouvez tous les articles ici.
Un jour il m’est né une amie. «Excusez l’étrangeté de ma démarche. Je suis une inconnue d’un pays lointain enneigé. Mais vos dessins m’ont tellement impressionnée (1) que cela efface toutes les barrières et les frontières. Vous avez réussi à faire revivre la berceuse énigmatique de mon enfance, difficile, unique, différentes des autres, souffrant de cela tout en s’en fortifiant ; à faire revivre la fugacité de ce morceau de vie, le désir de l’arrêter et l’envie de devenir grand, alors que l’on sait déjà que sera une solitude difficile et pénible comme la vie solitaire d’un hanneton, d’un papillon, des feuilles et des gens. Peut-être faut-il croire aux fées ? je vis avec elles et je les dessine (je travaille au studio de dessins animés de Sverdlovsk) et je sépare difficilement mes rêves de la discipline du travail. […] Les terribles catastrophes, les guerres montrent une fois de plus la fragilité de chaque vie. […]»
Cette lettre, je la reçus un jour de 1989 mais je ne la lus pas. Elle venait de l’Oural, écrite en caractères cyrilliques. Pendant des mois, je cherchai un traducteur. La traduc
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