Retraites : à l’Assemblée, le chemin de traverse des oppositions

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Les partis de gauche comptent mettre à profit l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour relancer l’offensive contre la réforme de 2023. Et Eric Coquerel et Charles de Courson organisent lundi un «colloque» sur le financement du système.

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Un an et demi après sa promulgation, la réforme des retraites revient à l’Assemblée. Alors que le Rassemblement national a obtenu la première niche parlementaire et compte, le 31 octobre, proposer une loi pour ramener l’âge de départ à 62 ans au lieu de 64, les autres partis tentent de ne pas lui laisser le monopole de la parole. A commencer par le Nouveau Front populaire (NFP), qui a fait de l’abrogation l’un des arguments de la campagne des législatives. Première étape de cette offensive, plusieurs amendements identiques au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui seront déposés par les groupes du NFP avant 17 heures aujourd’hui. A la manœuvre pour les écologistes, on trouve notamment la députée Sandrine Rousseau, première signataire de plusieurs d’entre eux, dont Libération a pris connaissance.

D’autres sources de financements possibles

Au menu figure donc un amendement d’abrogation, ou plus précisément un amendement appelant à ce que «les députés puissent se prononcer» dessus dans le cadre «de l’examen de l’annexe A au projet de loi de financement de la Sécurité sociale». Car un amendement d’abrogation directe n’aurait aucune chance de passer l’épreuve de l’article 40 interdisant de créer une nouvelle «charge». Parallèlement, la même Sandrine Rousseau, qui a rencontré il y a quelques semaines les responsables des principaux syndicats de salariés, va déposer, comme le reste du NFP, un amendement proposant la mise sur pied d’une conférence de financement des retraites, un vœu exprimé à de multiples reprises par la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Avec une limite notable : quand bien même il serait adopté, cet amendement n’aura pas de force normative. Enfin, d’autres amendements de recettes similaires à ceux qui avaient été dégainés durant l’examen de la réforme, et censés prouver que d’autres sources de financement sont possibles, devraient faire leur retour, par exemple sur la taxation des retraites-chapeaux ou la mise à contribution des revenus financiers des entreprises.

«Faire venir les syndicats»

Deuxième front : faire vivre la discussion sur les alternatives au report de l’âge. Et là intervient aussi Charles de Courson, pour le groupe Liot, figure de l’opposition parlementaire à la réforme et auteur de la motion de censure qui, à 9 voix près, a manqué de faire chuter le gouvernement Borne. Le député, devenu en juillet rapporteur du budget à la commission des finances de l’Assemblée, s’est associé au président de la même commission, l’insoumis Eric Coquerel pour organiser toute la matinée de lundi un colloque à l’Assemblée sur le financement des régimes de retraites. Si l’invitation ne mentionne pas le retour à 62 ans, il est stipulé que cette conférence se tient dans le contexte de différentes propositions d’abrogation. «L’idée au départ était côté NFP de faire venir les syndicats sur l’abrogation de la réforme des retraites, explique Eric Coquerel. Et puis nous avons décidé d’une organisation plus institutionnelle, une sorte de conférence de financement comme le demandent les syndicats, mais de manière officieuse.» Un avant-goût de ce que pourrait être cette conférence si le gouvernement se décidait à l’accepter. «Chacun aura l’occasion de donner son point de vue», confirme l’entourage de Charles de Courson. Ont été conviés les syndicats de salariés (ont confirmé leur présence la CGT en la personne de Sophie Binet, FO, la CFE-CGC et la CFTC), les trois principales organisations patronales, des économistes comme Michael Zemmour et Antoine Bozio, le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, qui interviendra, ou encore les caisses de retraite complémentaires. Tous les députés sont aussi invités – y compris donc ceux de l’extrême droite.

Libération

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