Brésil : Bolsonaro avait «pleinement conscience» d’un projet d’assassinat visant Lula, selon un rapport de police

L’ancien président d’extrême droite est accusé par un rapport de la police fédérale brésilienne d’avoir fomenté une tentative de coup d’Etat après sa défaite lors de la présidentielle de 2022, et d’avoir été au courant des plans d’assassiner son successeur.

Le rapport de police fait 800 pages, et elles sont accablantes pour Jair Bolsonaro. L’ancien président brésilien d’extrême droite est accusé d’avoir «participé activement», après son échec à la présidentielle de 2022, à un projet de coup d’Etat visant à empêcher le retour au pouvoir de son successeur de gauche Lula.

Une opération baptisée «Poignard vert»

L’ancien chef de l’Etat, aux manettes du pays entre 2019 et 2022, avait également «pleinement conscience» d’un projet présumé d’assassinat contre son rival, Luiz Inácio Lula da Silva. Une opération baptisée «Poignard vert», qui visait également le vice-président élu Geraldo Alckmin et le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes. La semaine dernière, une opération policière liée à cette vaste enquête s’était soldée par l’arrestation de quatre militaires et d’un policier, soupçonnés d’avoir fomenté ce plan de triple assassinat, qui était censé avoir été perpétré avant l’investiture de l’actuel président de gauche, le 1er janvier 2023.

Le rapport atteste également que Bolsonaro avait «sciemment participé» à des actions destinées à abolir l’Etat de droit au Brésil. Autant de tentatives qui n’ont échoué que pour une raison, précise le document : «Le manque de soutien des forces de police armées.»

Des appels à renverser le résultat de l’élection

Jeudi 21 novembre, la police fédérale brésilienne avait recommandé l’inculpation de Jair Bolsonaro pour sa tentative de coup d’Etat en janvier 2023. Trente-six autres personnalités font également l’objet d’une demande d’inculpation dans le cadre de cette enquête.

Le 8 janvier 2023, des milliers de supporters de Bolsonaro, galvanisés par leur favori qui avait multiplié les appels à renverser le résultat de l’élection en prétextant des fraudes lors de l’élection de 2022, avaient envahi les rues de Brasília. Plusieurs groupes de manifestants étaient parvenus à pénétrer dans la Cour suprême et le Palais présidentiel avec une facilité déconcertante, laissant imaginer une collusion de certaines forces de l’ordre avec les manifestants. Plus de 300 personnes avaient été interpellées.