
Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), destiné au secteur privé, fait régulièrement l’objet de critiques de la part des chercheurs du secteur public. Ces derniers réclament davantage de ressources, arguant que le CIR nuit à la recherche publique. Bien que légitime, cette critique serait plus convaincante si les chercheurs portaient également un regard critique sur leurs propres institutions.
En effet, il existe des institutions de recherche performantes et d’autres moins. Penser qu’un simple transfert de ressources de la recherche privée vers la recherche publique résoudra les problèmes de cette dernière est illusoire. Il est essentiel d’analyser le fonctionnement des institutions et de proposer des réformes avant de réclamer des moyens supplémentaires.
Le rapport d’évaluation du CNRS de 2023, dirigé par Martin Vetterli, président de l’EPFL, recommande de mettre fin à l’anomalie historique qui dispense une partie des chercheurs de l’obligation d’enseignement. Cette anomalie institutionnelle est contraire à la liberté académique, qui implique normalement des tâches d’enseignement.
Niveau de volontariat
Les chercheurs du CNRS se comportent comme des professeurs sans être soumis aux mêmes obligations, ce qui pose problème. Alors que l’INSEE classe le CNRS comme organisme de recherche, l’OCDE et Eurostat le considèrent comme un établissement d’enseignement supérieur.
Il n’y a aucune raison pour qu’un chercheur académique en sociologie, économie ou ingénierie soit dispensé d’obligation d’enseignement. Bien qu’il existe un certain niveau de volontariat, les heures assurées annuellement sont loin du service standard d’un professeur. De plus, donner des cours spécialisés à un petit nombre de doctorants n’équivaut pas à une obligation d’enseignement des fondamentaux d’une discipline à un grand nombre d’étudiants.
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