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La rareté deviendra-t-elle chose courante ? A partir de ce jeudi 28 novembre, les utilisatrices d’Uber dans la capitale et ses alentours peuvent désormais sélectionner l’option «Uber by Women», aussi facilement que celles préexistantes (Uber X, Green, Share), au moment de commander une course, pour être assurées d’être conduites par une femme. L’entreprise de VTC numéro 1 sur le marché français, informe dans un communiqué de presse, publié le jour du lancement du dispositif, vouloir apporter aux femmes «plus de sérénité lors de leurs trajets. Et ce, sans surcoût.
Mais la bonne idée pourrait bien faire face à un problème d’offre. Pour répondre à la demande, «quelque 1 500 femmes chauffeurs à Paris pourront prendre en charge des passagères» chiffre l’entreprise, soit «moins de 5% du nombre total de VTC sur Paris», précise auprès de Libération Rym Saker, la responsable des communications d’Uber France. Sans compter que parmi ces 1 500 femmes, 30% ne conduisent pas la nuit, nous a-t-elle indiqué. Ce qui fait chuter le nombre de chauffeuses disponibles sur Paris, entre 22 heures et 6 heures du matin, à 1 050, alors même que c’est sur cette tranche horaire que la demande est la plus forte.
«Le nombre étant limité, les temps d’attente sur Uber by Women pourraient être plus élevés que sur d’autres options, 15 minutes en moyenne contre 4 minutes» avec la méthode de commande classique, prévient Uber. Si aucune conductrice n’est disponible dans un délai acceptable, l’option ne s’affichera pas aux clientes, précise la société de VTC.
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Le dispositif tout juste opérationnel en France n’est pas nouveau. Il a déjà été lancé par Uber dans d’autres pays, notamment en République tchèque en décembre 2022, puis en Pologne en octobre 2023. En novembre 2019, un hashtag #UberCestOver avait émergé sur les réseaux sociaux pour dénoncer les nombreux comportements inappropriés, le harcèlement sexuel et mêmes les viols subis lors d’une course VTC. A titre d’exemple, aux Etats-Unis, 5 891 agressions sexuelles qui avaient été signalées en 2017 et 2018. Un chiffre qui a décru à 2 717 sur la période 2021-2022, d’après le dernier rapport publié par l’entreprise.
Dégenrer la profession
Avec l’option «Uber by Women», Uber France, qui a consulté le cabinet de conseils Hally et des associations féministes pour mener à bien ce projet, espère à la fois «féminiser la profession» tout en «assur[ant] plus de sécurité» à ses clientes. Pour les attirer, les conductrices se verront proposer une «réduction substantielle» des frais prélevés sur chaque course, assure l’entreprise.
Le dispositif est «une excellente façon d’accroître l’attractivité du métier de VTC auprès de femmes qui ne se projetteraient pas dans cette profession», a plastronné Laureline Serieys, directrice d’Uber en France, citée dans le communiqué de presse. «Je suis convaincue que la flexibilité, l’indépendance et la capacité à générer des revenus que propose Uber sont particulièrement adaptées au mode de vie de nombreuses femmes.» Pour éviter toute fraude à l’utilisation, Uber propose aux conductrices d’annuler la course dans l’éventualité où un homme utiliserait l’option.
Les conductrices ne pourront pas bénéficier d’une clause miroir qui leur permettrait de refuser de véhiculer des hommes. Proposée par Uber France, cette possibilité s’est heurtée au refus de certaines associations féministes. Contactée par Libé, Charline Martin-Ramelli, directrice de l’association HandsAway, s’en explique : «On ne veut pas aller vers la vérification de l’identité des utilisateurs. Cela risquerait de mener à des discriminations sur les minorités de genre.»
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