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Scène
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Bruno Geslin adapte le récit du voyage à pied du cinéaste et écrivain allemand entre Munich et Paris, «Sur le chemin des glaces», dans un soliloque exaltant porté par une composition musicale live.
Le cinéaste et écrivain Werner Herzog n’est pas seulement à Beaubourg grâce à une rétrospective de ses films les plus rares tournés entre 2010 à 2020. Il n’est pas seulement rivé solitairement à sa table de travail en train d’écrire de futurs chefs-d’œuvre ou d’y songer. Il n’est pas seulement occupé à tacler les journalistes qui osent évoquer sa filmographie et non son œuvre littéraire. Il est aussi au théâtre, du moins l’un de ses récits les plus remarquables, Sur le chemin des glaces, journal d’une marche de 775 kilomètres entre Munich et Paris et en ligne la plus droite possible, pour conjurer le sort : rejoindre une amie, l’historienne et conservatrice à la cinémathèque Lotte Eisner, très malade, afin qu’elle ne meure pas. Elle ne mourra pas, ou seulement dix ans plus tard. Ce voyage, Herzog l’a réellement effectué, avec pour seule arme une boussole et une carte, dormant où il pouvait, sous un Abribus, une «roulotte» servant à entreposer le bois, des granges, coupant les virages pour éviter la «laideur» des routes fréquentées, bénissant sa casquette et maudissant «la Création» pour tant de «neige, neige, pluie-grésil, pluie-grésil». Martelant parfois cette question : «A quoi bon tout ça ?» Le texte envoûte. L’adaptation scénique qu’en propose Bruno Geslin est absolu
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