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L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller le programme nucléaire iranien, a confirmé le projet de Téhéran destiné à enrichir de l’uranium à un faible niveau. Des discussions sur ce dossier doivent avoir lieu ce vendredi 29 novembre à Genève avec Paris, Berlin et Londres.
Nul doute que le sujet sera au menu des discussions entre les diplomates iraniens, français, allemands, qui se rencontrent ce vendredi 29 novembre à Genève : l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller le programme nucléaire iranien, a confirmé le projet de Téhéran d’installer quelque 6 000 nouvelles centrifugeuses pour enrichir de l’uranium à un faible niveau, selon un rapport confidentiel obtenu par l’AFP.
«L’Iran a informé l’agence» de son intention de mettre en service ces machines sur les sites de Fordo et Natanz pour un taux d’enrichissement allant jusqu’à 5 %, soit légèrement au-dessus de 3,67 % autorisés par l’accord international de 2015.
Cette mesure a été prise en riposte à l’adoption le 21 novembre à Vienne par l’instance onusienne d’une résolution critique à l’initiative des Occidentaux, via un texte élaboré par Londres, Paris et Berlin associés à Washington, approuvé par 19 des 35 Etats membres du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En Autriche, les diplomates occidentaux avaient dressé un réquisitoire sévère contre l’Iran et dénoncé l’escalade de la République islamique, l’ambassadrice américaine, Laura Holgate, faisant état d’activités nucléaires «profondément troublantes».
Le texte, dont la portée est symbolique à ce stade, rappelle l’Iran à ses «obligations légales», en vertu du Traité de non-prolifération (TNP) ratifié en 1970. Le TNP fait obligation aux Etats signataires de déclarer et placer leurs matières nucléaires sous le contrôle de l’AIEA. Téhéran, de son côté, défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie, mais nie vouloir se doter d’une bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.
Après le vote du texte, Téhéran avait fustigé un geste «politiquement motivé». En conséquence, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a donné l’ordre de «mettre en service une série de nouvelles centrifugeuses avancées et de différents types», indiquaient alors l’OIEA et le ministère iranien des Affaires étrangères.
Lourdes sanctions
Les centrifugeuses sont des machines qui enrichissent l’uranium transformé en gaz, en le faisant tourner à très grande vitesse, permettant l’augmentation de la proportion de matière fissile isotope (U-235) pour différentes utilisations. Les nouvelles mises en service par l’Iran permettront «d’augmenter considérablement la capacité d’enrichissement» d’uranium, comme l’a affirmé à la télévision d’Etat le porte-parole de l’Organisation atomique iranienne, Behrouz Kamalvandi.
En 2015, l’Iran avait conclu à Vienne un accord avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour encadrer son programme nucléaire. Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre Téhéran. Mais en 2018, Donald Trump a retiré unilatéralement son pays de l’accord – auquel se conformait Téhéran, selon l’AIEA – et rétabli de lourdes sanctions à l’encontre de l’Iran.
En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves d’uranium enrichi et porté le degré d’enrichissement à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme atomique. L’accord sur le nucléaire de 2015, que des négociations ont échoué à ranimer et qui arrivera à échéance en octobre 2025, plafonnait ce taux à 3,67 %.
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