L’agence de notation Standard & Poor’s maintient la note de la France «malgré l’incertitude politique» – Libération

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Bien mais peut mieux faire

Gouvernement Barnierdossier

La plus importante agence américaine avait dégradé la notation en mai. Elle s’attend aujourd’hui à ce que la France «consolide graduellement ses finances publiques à moyen terme» et «se conforme – avec un délai – au cadre budgétaire européen».

C’est la troisième agence de notation, et la plus grande, à donner son avis sur la dette française depuis octobre, après ses concurrentes Fitch et Moody’s. Ces deux-là n’avaient pas dégradé la note, mais avaient lancé un avertissement au gouvernement en mettant la France sous «perspective négative». Ce vendredi 29 novembre, Standard & Poor’s (S & P) a choisi, elle, de ne rien changer à sa notation précédente. L’agence américaine justifie sa décision en soulignant que la France reste «une économie équilibrée, ouverte, riche et diversifiée». «Malgré l’incertitude politique», S & P s’attend à ce que la France «consolide graduellement ses finances publiques à moyen terme» et «se conforme – avec un délai – au cadre budgétaire européen». A quelques jours des élections européennes, le 31 mai, S & P avait dégradé la notation de la France, la passant de «AA» à «AA-», pour seulement la troisième fois en près de cinquante ans.

Antoine Armand, le ministre de l’Economie et des finances, a réagi dans la soirée par communiqué : «En maintenant la note de la France, Standard and Poor’s témoigne du crédit accordé au gouvernement pour réduire le déficit et redresser nos finances publiques. L’agence souligne toutefois le risque associé à l’incertitude politique qui viendrait remettre en cause cette trajectoire.» Le gouvernement Barnier interprète cette décision comme une validation de la trajectoire des finances publiques présentée à la fin du mois d’octobre à la Commission européenne. C’est la deuxième validation en quelques jours, puisque mardi, la Commission avait déjà jugé que les perspectives de redressement des comptes respectaient les règles européennes et fixaient un cadre crédible pour désendetter le pays qui affiche cette année un des déficits les plus élevés en Europe.

Le Pen fait monter les enchères

Pour le reste, la semaine a été plus qu’agitée sur le plan budgétaire et financier. Au Parlement d’abord, où l’examen en cours du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, qui touche à sa fin, et celui du projet de loi de finances pour l’an prochain, dans les mains du Sénat après avoir été rejeté par l’Assemblée, pourraient donner lieu à une grande session de marchandage, avec des concessions en série du gouvernement Barnier aux partis qui composent sa coalition et à l’extrême droite, se chiffrant en milliards d’euros. Sans mesures acceptées jusqu’à présent pour les financer, ces cadeaux hypothèquent l’objectif de faire passer le déficit public de 6,1 % du produit intérieur brut prévus cette année à 5 % l’an prochain – un objectif pourtant répété par Michel Barnier ce vendredi lors d’un déplacement à Limoges. Le tout, rythmé par Marine Le Pen, qui fait monter les enchères pour que les députés du Rassemblement national ne votent pas la censure, alors qu’ils vont avoir l’occasion à trois reprises d’ici à Noël de faire chuter le gouvernement et avec lui, les textes budgétaires en cours de discussion.

Cette grande incertitude politique s’est répercutée sur les marchés financiers, où la semaine a été marquée par une certaine fébrilité. Signe de la défiance des investisseurs, mardi, les taux auxquels la France et l’Allemagne empruntent à 10 ans (OAT) se sont écartés à un niveau inconnu depuis 2012, période de la crise européenne des dettes souveraines. Le lendemain, brièvement, ce même taux français a, pour la première fois, dépassé celui de la Grèce. Tout un symbole, même si cette dernière n’est plus du tout dans la même situation qu’il y a dix ans. «La France n’est pas la Grèce. Elle a une structure, une solidité et un passif économique qui ne sont pas comparables avec ceux de la Grèce», explique-t-on à Bercy, avant de préciser : «Sans être méprisant.»

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