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Beau livre
Voyage. Avec cette sélection de trente histoires publiées dans ses pages depuis 2008, la revue propose un best-of réjouissant.
«Au moment de parcourir les routes du Karakoram en 2007, l’idée de Bouts du monde était déjà bien calée dans le fond du sac à dos. Je me souviens de cette petite gargote de Kasghar où nous discutions de ce à quoi pouvait ressembler une revue de voyages, en mangeant des chachliks de mouton épicés qui faisaient un peu pleurer…», raconte le fondateur de ce trimestriel, William Mauxion, dans l’introduction d’un beau hors-série qui, sur près de 400 pages, propose une sélection de trente histoires puisées dans les cinquante premiers numéros.
Grand voyageur devant l’éternel, le jeune globe-trotter jubilait alors en lisant sur ses mails les anecdotes et souvenirs d’amis croisés lors de ses périples au long cours. Tapis volant négocié à grand renfort de whisky, rencontre avec des mafieux russes, tour du monde en bateau… Pas question de laisser tomber dans l’oubli ces mille et une histoires drôles, émouvantes ou sorties de nulle part. Et le début d’une «sacrée aventure», que ce journaliste dans un quotidien régional porte à bout de bras depuis maintenant plus de quinze ans : Bouts du monde, revue de récits, dessins et photos, a sorti cet automne son soixantième numéro (avec, au menu, huit mois sur un voilier, un piano dans l’Himalaya, la solitude d’un phare, un hiver au Zanskar…).
Ouzbékistan, Kirghizistan, Pakistan, Gorno-Badakhshan (province autonome montagneuse du Tadjikistan dont on avoue avoir découvert l’existence en lisant !), Chili, Bolivie, Colombie… Trafiquants, bergers, chasseurs… Au gré des milliers de pages rédigées par quelque 700 auteurs au fil des années, on a croisé les plus grands dessinateurs, comme Claire et Reno Marca, Stéphanie Ledoux, Etienne Druon ou Nicolas Jolivot, les jolies plumes de Sophie Planque, Violette Gentilleau ou Tess Raimbeau, les équipées lointaines d’aventuriers ou d’écrivains, tels Christophe Raylat, Matthieu Tordeur ou Cédric Gras. Un tour du monde aux quatre points cardinaux avec, comme points communs, l’amour du voyage, des rencontres et de la nature sauvage.
Et au final donc, ces «trente plus belles histoires» classées par grandes régions (Europe, Asie centrale, terres glacées, Amériques…) nous baladant des Etats-Unis en ruine aux îles Marquises, en passant par la Namibie, l’incontournable Himalaya ou les icebergs de l’Antarctique. «Trente histoires qui auraient pu être trente autres», avoue en riant William Mauxion, qui reconnaît avoir changé mille fois son sommaire. Mais n’était-ce pas prévisible ? Des pages qui bougent comme le monde, comme les voyages.
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