Climat : à Marseille, un défi global, des solutions locales

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Le maire de Marseille Benoît Payan défend pour sa ville une approche répondant au plus près aux besoins des habitants, afin de réduire les inégalités face aux enjeux climatiques. Mais l’Etat, l’Europe et les alliances de grandes villes doivent aussi agir.

Jeunesse, biodiversité, justice, décolonialisme… Toute l’année, Libé informe sur les enjeux de l’urgence écologique à travers une série d’événements gratuits et grand public. L’objectif : trouver des solutions concrètes au plus proche des territoires. Cinquième étape du Tour 2024 : Marseille, le samedi 19 octobre (entrée libre sur inscription). Un rendez-vous réalisé avec le soutien de la ville de Marseille, le Mucem et la Citadelle de Marseille, et en partenariat avec le Crédit Coopératif, l’Ademe, le groupe VYV, le groupe SOS, Asics, la Fondation Jean-Jaurès, Greenpeace, Oxfam, la Forêt des Possibles, le Lierre, Médiatransports, Pioche ! Magazine, Vert, le média et BFM Marseille. Entrée gratuite sur inscription.

Le pourtour méditerranéen compte parmi les régions du monde les plus brutalement touchées par les conséquences dramatiques du dérèglement climatique. A chaque rapport du Giec, notre mer commune et ses littoraux enregistrent de tristes records. La crise climatique que nous traversons est un défi majeur pour notre société et exige une mobilisation collective. L’évolution du climat, marquée par des événements extrêmes plus fréquents et plus intenses, ne laisse plus de place au doute : nous devons réagir et nous adapter. Il ne s’agit plus uniquement de lutter contre le dérèglement climatique, mais de penser l’adaptation de nos territoires en collaboration avec les citoyens. Cette transformation doit être au cœur de notre action publique.

Face aux dérèglements climatiques, les plus précaires sont en première ligne. A Marseille, les habitants des quartiers Nord font face à la mer mais ne peuvent y accéder ; pourtant, ce sont eux qui respirent les fumées polluantes des bateaux de croisière. Les familles qui vivent dans des passoires thermiques au cœur des grandes copropriétés dégradées font face aux maladies et à la précarité énergétique. Les travailleurs sont dépendants de la voiture, parce qu’ils vivent dans des territoires enclavés. Dans certains quartiers de Marseille, la pauvreté atteint 63 % et pour de nombreuses familles, le seul repas équilibré de la journée est celui de la cantine municipale.

Paradoxalement, la moitié la plus pauvre de la planète n’est responsable que de 10 % des émissions totales de carbone. A l’inverse, le mode de vie des 10 % les plus riches représente plus de la moitié des émissions de carbone évitables. Ce déséquilibre criant appelle à une réponse qui soit à la fois écologique et solidaire. A Marseille, nous avons une responsabilité d’innover pour imaginer un modèle d’écologie populaire. Parce que les premières victimes du dérèglement climatique sont les plus précaires et que la force de l’action publique doit contribuer à préserver leurs conditions de vie tout en leur permettant d’opérer leur transformation. Cette écologie populaire doit reposer sur des actions concrètes, elle doit permettre aux citoyens de voir leur quotidien s’améliorer sans porter de regard critique ou réprobateur.

La commune est, à cet égard, l’échelon le plus adapté pour changer la donne et ramener de l’égalité. Depuis quatre ans, notre capacité d’agir est déployée dans tous les domaines avec un effet concret et immédiat : désimperméabilisation des sols et des cours d’écoles, retour de la nature en ville par la végétalisation et le déploiement d’un «Plan Arbres» ambitieux, sanctuarisation des terres agricoles, développement des mobilités douces, rénovation énergétique des logements, éducation à l’environnement…

Faire pour les habitants et faire avec les habitants, en nourrissant l’action publique de leur parole, qu’ils soient membres de l’Assemblée citoyenne du futur, conseiller municipal jeune ou membre d’un CIQ (Comité d’intérêt de quartier).

Mais cette transformation ne peut se faire sans le soutien de l’Etat, qui doit accompagner les communes en mettant à disposition des ressources financières pour faciliter la mise en œuvre de projets d’adaptation. Le Fond vert pour le climat doit, à ce titre, être renforcé pour permettre aux municipalités de lancer des initiatives ambitieuses, en partenariat avec les associations, les entreprises et les citoyens. L’échelon européen peut également être une chance, c’est pour cela qu’avec huit autres villes du continent, Marseille a interpellé la Commission pour demander des moyens supplémentaires pour réaliser la transition écologique dans un souci de justice climatique entre le nord et le sud de l’Europe.

La lutte contre le dérèglement climatique est un défi global, mais les solutions doivent être locales et adaptées aux besoins de chaque territoire. A Marseille, nous traçons le chemin d’une écologie populaire, ancrée dans le quotidien des habitants et portée par l’engagement de chacun. C’est ensemble, avec l’Etat, les acteurs locaux et les citoyens, que nous pourrons construire une ville plus résiliente, plus solidaire, et prête à affronter les défis climatiques de demain.

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