Marina Hands a arrêté de fumer, de boire de l’alcool et de manger du sucre. Elle se prépare intensément pour un marathon.
Mais cette course est particulière : elle durera sept heures trente, sur la scène de la salle Richelieu de la Comédie-Française, à Paris.
À partir du 21 décembre, Marina Hands incarnera Dona Prouhèze, l’héroïne du Soulier de satin, pièce monumentale de Paul Claudel.
Le metteur en scène Eric Ruf a gardé les deux tiers des onze heures prévues par le texte intégral.
L’action se déroule sur vingt ans et sur plusieurs continents, évoquant la foi catholique, la recherche de l’absolu, la grandeur de l’art et le poids du péché.
« C’est éprouvant, il faut adorer le théâtre pour accepter une chose pareille », confie la comédienne.
Avec elle, une vingtaine d’acteurs interpréteront rois d’Espagne, grandes dames de la cour, soldats et aventuriers, tous vêtus par le couturier Christian Lacroix.
Pièce mythique du répertoire
La pièce est si longue et complexe à mettre en scène qu’elle a rarement été montée.
La première a eu lieu dans le Paris occupé, en 1943 à la Comédie-Française, mise en scène par Jean-Louis Barrault.
En 1987, Antoine Vitez marque les esprits au Festival d’Avignon et Olivier Py propose sa version au Théâtre de la Ville, en 2003.
« Écoutez bien, ne toussez pas et essayez de comprendre un peu », sera l’apostrophe de Claudel aux spectateurs le soir du 21 décembre.
En coulisses, Eric Ruf observera chaque détail, conscient que ce Soulier marque une étape importante dans sa carrière.
Leave a Comment