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Librairie éphémère
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Chaque semaine, une lectrice ou un lecteur chronique un coup de cœur. Aujourd’hui, une femme enlisée dans un amour toxique.
Si peu, c’est un livre pour un dimanche après-midi pluvieux. Un livre qui, sous sa légèreté de ton et une écriture au plus proche du quotidien, explore la confusion entre sentiment amoureux et obsession mortifère.
On y suit la narratrice, assistante scolaire dans une école, de sa prise de fonction, à 26 ans, à sa retraite. Elle y rencontre Matteo, un jeune professeur de français dont elle tombe immédiatement amoureuse mais qui ne fera jamais attention à elle. Ce qui apparaît initialement comme une amourette, un crush pourrait-on dire, se transforme rapidement en relation obsessionnelle : «Je ne comprends pas pourquoi je me suis agrippée si fort à ce garçon, comme si brusquement il était toute ma vie.» Marco Lodoli embarque alors le lecteur dans la vie de cette femme qui se transforme peu à peu en stalkeuse de haute voltige. La plume de l’écrivain transfigure le réel par une épopée qui, de Rome à Paris, conduit la narratrice à vivre «un rêve solitaire infini». Si peu, c’est aussi une plongée dans un univers scolaire sur lequel l’auteur porte un regard critique : la salle des professeurs et ses petites rivalités, l’invisibilité du personnel et la lourdeur administrative.
La dernière Librairie éphémère
Le point de vue interne enferme le lecteur dans l’intériorité tourmentée de cette femme pour qui amour signifie dévotion, «fidèle comme le chien qui attend son maître à la gare». De la scène de viol initiale à l’assassinat d’un chien, un malaise se crée autour de
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