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Sur les planches
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Dans «les Forces vives», Camille Dagen met brillamment en scène cinq Simone de Beauvoir à différentes étapes de son existence, offrant un panorama complexe et moderne sur la vie et l’œuvre de l’insaisissable philosophe.
Au milieu de la première partie, alors que l’étudiante découvre avec exaltation ses forces intellectuelles et le bonheur de l’amitié, Simone de Beauvoir reçoit ce compliment inhabituel : «Vous êtes comme une auto lancée à vive allure.» Lancé à vive allure, ce cinquième spectacle de la trentenaire Camille Dagen, portée par l’épatante scénographie d’Emma Depoid, l’est durant ses trois heures et demie qui happent et passent en un rien de temps. Mais la vitesse n’est pas l’uniformité. Camille Dagen et Emma Depoid, qui restituent l’épaisseur et la complexité d’une vie, n’hésitent pas à opérer ce qui serait l’équivalent de gros plans au cinéma en s’arrêtant sur certains moments charnières. Souvent, ils ont trait à la métamorphose du corps féminin que de Beauvoir n’a pas cessé de scruter – la puberté, les règles, le sentiment aigu de l’âge – mais aussi aux épiphanies, qu’elles soient amoureuses ou amicales, à la faculté de s’illusionner, aux retours de bâton sévères et politiques.
Cette vie prise dans sa multiplicité, qui tout au long du spectacle quitte les rives de l’égocentrisme et jette les œillères de la bourgeoisie pour s’ouvrir avidement au monde, c’est donc celle de Simone de Beauvoir, sculptée dans la matière même de ses textes – mémoires et entretiens. Cinq actrices l’incarnent à différentes étapes et en diffractent la voix, tandis que sur l
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