LA LISTE DE LA MATINALE
Excellentes alternatives aux téléfilms de Noël, voici pour cette première semaine de décembre une sélection de séries très qualitative et riche en adrénaline (The Madness, The Day of the Jackal), avec un supplément de comédie venu du Canada (The Sticky).
« The Day of the Jackal » : l’art de l’assassinat à l’âge numérique
De Chacal originel, celui du roman de Frederick Forsyth (1971) et du film de Fred Zinnemann (1973), assassin recruté par l’OAS pour assassiner Charles de Gaulle, il ne reste que la profession, tueur à gages. La série de Ronan Bennett s’inscrit délibérément dans l’âge numérique. Cette fois, le mystérieux Anglais, sniper d’élite et transformiste virtuose, est embauché par un cartel du vieil argent pour contrer les visées d’un prophète milliardaire de la cryptomonnaie.
Tout en humant l’air du temps (on reconnaîtra, dans les convulsions qui agitent les services britanniques lancés à la poursuite du Chacal, certains ingrédients de la politique britannique de la dernière décennie), The Day of the Jackal est avant tout un thriller brutal édifié à la gloire de son interprète principal, Eddie Redmayne.
Celui qui fut Stephen Hawking, Marius Pontmercy et The Danish Girl sur le grand écran prend ici un plaisir manifeste à construire ce personnage opaque, dont les deux faces – machine à tuer et humain aimant – semblent incompatibles, jusqu’à ce que Redmayne parvienne à les réconcilier. Si bien qu’au plaisir primaire des assassinats high-tech et des poursuites en automobile s’ajoute le spectacle d’un acteur au travail, par ailleurs parfaitement secondé par l’interprète de celle qui voudrait être sa Némésis, Lashana Lynch. T. S.
Série créée par Ronan Bennett, d’après le roman de Frederick Forsyth. Avec Eddie Redmayne, Lashana Lynch, Ursula Corbero, Charles Dance (RU, 2024, 10 × 55 min), Prime Video, cinq épisodes les vendredis 6 et 13 décembre.
« The Sticky » : le « casse du siècle » au Canada, façon « Fargo »
Les amateurs de pancakes le savent : le sirop d’érable n’est pas bon marché. Ce qui explique pourquoi le plus gros casse de l’histoire du Canada n’a pas eu pour cible une banque, mais un immense entrepôt de sirop d’érable, pour un préjudice estimé à l’époque à 18 millions de dollars canadiens. De ce fait divers retentissant survenu en 2012, les créateurs de The Sticky ont tiré une série sous l’influence des frères Coen, la férocité en moins.
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