« Le pari de Michel Barnier a été de miser sur la responsabilité des partis politiques. Deux mois plus tard, l’échec est patent »

« Le pari de Michel Barnier a été de miser sur la responsabilité des partis politiques. Deux mois plus tard, l’échec est patent »

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Le risque de voir la France sans gouvernement ni budget a considérablement augmenté le 2 décembre, avec le dépôt de deux motions de censure suite à l’activation de l’article 49.3 par Michel Barnier pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. L’une émane de la gauche, l’autre du Rassemblement national (RN). Si les deux coalisent leurs voix, ce que le RN prévoit de faire en votant le texte déposé par le Nouveau Front populaire (NFP), le sort du gouvernement sera scellé.

Cette plongée dans l’inconnu est d’autant plus sidérante qu’objectivement, les prétendants à l’élection présidentielle, de quelque bord qu’ils soient, ont tous intérêt à ce qu’un minimum de ménage soit rapidement entrepris dans les comptes publics.

Plus l’incertitude politique augmente, plus la prime de risque s’élève avec pour conséquence d’alourdir un peu plus la charge de la dette au risque de limiter les capacités de l’action publique dans les prochaines années.

Décombres de la dissolution

L’engrenage politique qui mène inexorablement Michel Barnier vers la sortie sans lui avoir laissé le temps d’entreprendre quoi que ce soit de sérieux s’est mis en route dans un contexte économique qui s’assombrit, un environnement international qui se durcit et une construction européenne qui se fragilise.

Rien, pourtant, n’était écrit d’avance si l’on s’arrête quelques instants sur le profil du premier ministre désigné, le 5 septembre, pour tenter d’esquisser un chemin au milieu des décombres de la dissolution : un homme du centre droit, disposant de solides réseaux à gauche comme à droite, rompu aux négociations européennes, dont l’âge (73 ans) et l’expérience semblaient prémunir de toute hubris.

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Le Monde

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