«les Forces vives» de Camille Dagen et «Signal to noise» de Forced Entertainment – Libération

«les Forces vives» de Camille Dagen et «Signal to noise» de Forced Entertainment – Libération

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Pour aider nos lecteurs à s’y retrouver dans une offre culturelle foisonnante, les journalistes du service Culture de Libé déblaient le terrain et vous livrent l’essentiel de ce qui leur a plu dans l’actualité des sorties de films, d’albums, de pièces et de spectacles, de séries et de livres. Et tous les samedis, notre Top 10 de la semaine, toutes disciplines confondues. Retrouvez nos sélections.

Théâtre

«Les forces vives», de Camille Dagen et Emma Depoid

Lancée à vive allure, la vie de Simone de Beauvoir. Lancé à vive allure lui aussi ce cinquième spectacle de la trentenaire Camille Dagen portée par l’épatante scénographie d’Emma Depoid – trois heures et demie qui happent et passent en un rien de temps. La vitesse n’est pas l’uniformité. Dagen et Depoid restituent l’épaisseur et la complexité d’une vie, de l’enfance à la guerre d’Algérie, et la vieillesse de la philosophe.

Les Forces vives, jusqu’au 20 décembre aux Ateliers Berthier-Odéon, dans le cadre du Festival d’Automne 2024. Puis sept représentations jusqu’au 21 mars 2025 à La Comédie de Reims ; et du 8 au 10 avril aux 13 vents de Montpellier.

«After show» par l’Avantage du doute

L’avantage, avec l’Avantage du doute, c’est qu’on ne s’ennuie guère. Redoublant d’efforts pour tenter de comprendre l’époque, le collectif l’Avantage du doute revient avec un spectacle jubilatoire, concerné et foutraque nourri de confessions à la première personne.

After show au Théâtre du Rond-Point. Jusqu’au 21 décembre, puis en tournée.

«Signal to Noise» de Forced Entertainment

Une bande de six performeurs qui arrivent perruqués, chacun chacune un micro à la main : «Un, deux, trois. Test, test. Vous m’entendez ?» Et comment qu’on les entend, même si manifestement ce ne sont pas leurs voix, que toute la pièce est un immense play-back et qu’on va les regarder articuler des choses qu’ils ne disent pas dans un exercice éperdu de synchronisation labiale. La compagnie anglaise livre un spectacle brillant et hilarant, à travers une déconnexion des corps et des voix.

Signal to Noise. Du 4 au 7 décembre au Théâtre Garonne, à Toulouse et du 1er au 3 avril 2025 au Théâtre la Vignette, à Montpellier.

«Marius» de Joël Pommerat

Marius de Marcel Pagnol, revu et pas mal corrigé par Joël Pommerat et ses interprètes, dans un projet avé l’assent, né d’un atelier théâtre au long cours à la Maison centrale d’Arles avec, sur le plateau, d’anciens détenus. Il faut absolument garder cette donnée en tête pour accepter une mise en scène sans autre ambition que de recentrer le regard et nos attentes sur les interprètes tous convaincants. On les regarde au-delà de leur personnage, alors même qu’on les voit totalement engagés dans leur rôle.

Marius, jusqu’au 8 décembre à la MC93, Bobigny, dans le cadre du Festival d’automne. Du 12 au 14 décembre au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines ; les 18 – 19 décembre, à La Ferme du Buisson ; puis en janvier à Marseille, Limoges, Alès, Genève etc.

«Ancora tu», de Salvatore Calcagno

Nuno (Nuno Nolasco) est venu à Paris pour retrouver Salvatore et monter une pièce ensemble. Lui au jeu et Salvatore à la mise en scène. Seulement le couple n’est plus, et le spectacle ne verra jamais le jour. De leur histoire d’amour et de leur pièce rêvée nous ne verrons que des traces – un costume à paillette, et des bribes de récits ou de chansons. C’est d’ailleurs nous, les spectateurs, qui choisissons les souvenirs que Nuno gardera de son histoire. «L’amour le matin» ou «les dents sales» ? «Mes adieux» ou «Comment devenir un homme» ? Nous choisissons et Nuno raconte. Du cul, de la tendresse pour un spectacle charmant mais qui manque un peu d’âpreté.

Ancora tu, mis en scène par Salvatore Calcagno et coécrit avec Dany Boudreault. Au théâtre de l’Athénée (75009) jusqu’au 7 décembre, dans le cadre de la saison Jeune création de la Salle Christian-Bérard, en partenariat avec Prémisses.

«Sur le chemin des glaces» de Werner Herzog et Bruno Geslin

Bruno Geslin adapte le récit du voyage du cinéaste et écrivain allemand, journal d’une marche de 775 kilomètres entre Munich et Paris et en ligne la plus droite possible, pour conjurer le sort : rejoindre une amie, l’historienne et conservatrice à la cinémathèque Lotte Eisner, très malade, afin qu’elle ne meure pas. Un soliloque exaltant porté par une composition musicale live.

Sur le chemin des glaces d’après Werner Herzog mis en scène par Bruno Geslin, le 30 janvier à Pau, et les 5 et 6 février à Albi, les 26 et 27 mars à Douai (Nord).

«4.48 Psychose» de Sarah Kane mise en scène par Florent Siaud

Sophie Cadieux irradie dans l’intense monologue écrit par la Britannique avant son suicide en 1999. La mise en scène du Québécois Florent Siaud et la somptueuse interprétation insistent sur la proximité plutôt que sur l’isolement féroce et infranchissable produit par la dépression.

Au théâtre Paris-Villette du 27 novembre au 7 décembre.

«Si Vénus avait su» de la Compagnie Nova.

Après un passage à Avignon cet été, la Compagnie Nova reprend au théâtre de Belleville sa pièce sur les socio-esthéticiennes qui prodiguent des soins esthétiques aux patients d’hôpitaux ou d’Ehpad c’est-à-dire aux personnes malades, âgées, blessées… Un spectacle émouvant et chaleureux sur les corps exclus de la société.

Si Vénus avait su, par la Compagnie Nova. Au théâtre de Belleville jusqu’au 30 décembre.

«Dans ton intérieur» de Julia Perazzini

Julia Perazzini explore dans une pièce à tiroirs l’identité d’un grand-père absent et paradoxal. Le théâtre commençait sur un mode documentaire ? Il se poursuit en installation superbement plasticienne et se développe en one woman show – dans la lignée terrifiante de Zouc – avec une hallucinante galerie de personnages.

Du 22 au 25 janvier 2025, Théâtre Saint-Gervais, Genève (CH) et grande tournée en cours de construction.

«La prochaine fois que tu mordras la poussière», d’après Panayotis Pascot

Au théâtre du Petit Saint-Martin à Paris, l’adaptation du best-seller sagace de l’humoriste, mis en scène par son frère, puise sa force chez un Vassili Schneider délié. Le phrasé-parlé vif de l’auteur en pleine trituration de ses sutures adolescentes dans le livre se voit enfilé comme un gant par l’acteur qui enchaîne avec force les pensées à voix haute, réglant ses comptes avec le père.

Au théâtre du Petit Saint-Martin (75 010) jusqu’au 8 mars.

«La Mouette» de Tchekhov, mise en scène par Stéphane Braunschweig

En choisissant d’ancrer la pièce de Tchekhov dans un contemporain indéfini, le metteur en scène révèle le tour prophétique de ce texte écrit en 1895 : c’est de la sixième extinction dont nous parle le jeune Konstantin, dramaturge voué à l’échec, face à ses aînés qui le snobent et ironisent. Dans ce beau décor désolé, ce n’est plus la fin d’une société mais bien la fin d’un monde que décrit Anton Tchekhov.

La Mouette d’Anton Tchekhov (traduction André Markowicz et Françoise Morvan), mise en scène Stéphane Braunschweig. Jusqu’au 22 décembre à l’Odéon (75 006).

«Racine carrée du verbe être» de Wajdi Mouawad

Wajdi Mouawad reprend une pièce déjà jouée à la Colline. A travers cinq personnages qui ne font qu’un, le metteur en scène raconte le destin d’une famille libanaise bouleversée par l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth. Le brio de la mise en scène et le foisonnement de trajectoires font oublier quelques lourdeurs d’écriture.

Racine carrée du verbe être, texte et mise en scène de Wajdi Mouawad, au théâtre de la Colline (75 020) jusqu’au 22 décembre.

«Lacrima» de Caroline Guiela Nguyen

Entre Paris, Mumbai et Alençon, la metteuse en scène retrace la fabrication de la robe de mariée d’une princesse. Son spectacle est une prouesse, un récit choral ample, populaire et d’une précision rare.

Lacrima de Caroline Guiela Nguyen, du 7 au 11 décembre, à la Scène nationale de Douai les 18 et 19 décembre, à l’Odéon à Paris du 7 janv. au 6 fév. 2025…

«Edène» d’Alice Zeniter

Inspirée du roman de Jack London, la pièce très attendue de la metteuse en scène force sur le didactisme malgré la formidable Camille Léon-Fucien dans le rôle-titre d’une autrice-blanchisseuse et un texte pertinent sur une transfuge de classe. En tournée jusqu’à mai.

Edène d’Alice Zeniter et mis en scène par elle-même, du 4 au 6 décembre à l’Onyx de Saint-Herblain, du 10 au 13 décembre à Lyon, du 15 au 26 janvier au TPM à Montreuil, tournée jusqu’en mai.

«L’Amante anglaise» de Marguerite Duras avec Sandrine Bonnaire

La comédienne revient au théâtre dans une pièce de Marguerite Duras tirée d’un fait divers où elle incarne merveilleusement une femme qui cherche avec son interrogateur les motifs d’un assassinat qu’elle a commis.

L’Amante anglaise de Marguerite Duras, mise en scène de Jacques Osinski au théâtre de l’Atelier (75 018) jusqu’au 31 décembre, puis en tournée.

«Le Suicidé» de Stéphane Varupenne

Mise en scène par Stéphane Varupenne, la pièce de Nicolaï Erdman censurée en 1930 dresse le portrait d’une société stalinienne qui avait toutes les raisons de se supprimer. Trop caricatural.

Le Suicidé, mise en scène de Stéphane Varupenne, à la Comédie-Française jusqu’au 2 février.

Seul en scène

Brasser de l’air et s’envoler, de Xavier Guelfi

Le comédien au nom encore peu connu philosophe à la Scala à Paris un seul en scène original et décalé, qui fait fi du tumulte environnant. Un pied dans l’absurde, l’autre dans la rêverie, l’artiste avance sur une voie médiane, raisonnablement altruiste, qui invite tout un chacun à prendre du recul.

Brasser de l’air et s’envoler, de Xavier Guelfi, à la Scala, les lundis jusqu’au 4 janvier (puis du 4 mai au 9 juin 2025).

«La Fin du début» de Solal Bouloudnine

Dans sa chambre d’enfance recréée sur scène, Solal Bouloudnine replonge, au travers d’une enthousiasmante galerie de personnages, dans ses années 90 hantées par la mort de Michel Berger.

La Fin du début de Solal Bouloudnine au théâtre Lepic (75 018) tous les lundis, mardis à 21 heures, et les dimanches à 19 h 30. Jusqu’au 5 janvier.

Comédie musicale

Les Misérables, d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg, mise en scène de Ladislas Chollat

Quarante ans après l’originale et le colossal succès de son adaptation anglaise, la comédie musicale inspirée d’Hugo trouve dans cette nouvelle production mise en scène par le champion du théâtre privé Ladislas Chollat une vraie efficacité, qui tient sans doute à un savant mélange entre l’esprit français et la tradition anglo-saxonne. On regrettera tout de même quelque chose d’un peu propret et sage dans ce spectacle où le public reste coi quand on voudrait chanter en chœur la ferveur révolutionnaire.

Les Misérables, au théâtre du Châtelet jusqu’au 2 janvier.

«La Haine» de Mathieu Kassovitz et Serge Denoncourt

Transposée dans la France de Bardella et de «Justice pour Adama» avec une ambition ultra-fédératrice, portée en live par de jeunes rappeurs et breakers, l’œuvre de Mathieu Kassovitz embrase à nouveau, trente ans après sa sortie au cinéma, la salle très mixte de la Seine musicale.

La Haine, jusqu’ici rien n’a changé, direction artistique et mise en scène de Mathieu Kassovitz et Serge Denoncourt à la Seine musicale (92 100) jusqu’au 5 janvier, les 15 et 16 novembre à Lyon puis en tournée nationale.

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