:quality(70):focal(3861x2427:3871x2437)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/XGMV5W6W25FQBENDS4APVTSZJY.jpg)
Sur les routes de Provence ou dans les rues de la ville, l’association sportive accompagne des initiatives à destination des femmes victimes de violences et des jeunes des quartiers pour leur permettre de se (re)construire.
Après Marseille, c’est à La Ciotat et bientôt à Istres qu’ont rendez-vous des femmes victimes de violences conjugales ou sexuelles, chaque semaine durant un cycle de six séances, pour pratiquer du VTT. L’un des quatre sports qu’elles vont découvrir à travers le «Quadrathlon des femmes», un projet mené par Solidarité Femmes 13 en partenariat avec l’UCPA pour «se reconstruire et se remobiliser par le sport». Depuis 2021, une centaine de femmes y ont participé. «Elles décident le sport qu’elles veulent faire, on prône beaucoup l’horizontalité», poursuit Margaux Barou, chargée de mission à Solidarité Femmes 13, pour qui ces séances régulières «brisent l’isolement, créent un rendez-vous, une routine». Sans compter «tous les bienfaits du sport sur le physique et le psychique» : se réapproprier son corps, prendre confiance en soi, se dépasser, favoriser l’écoute de soi et des autres.
«On travaille d’abord la technique»
Dans le panel des sports, le vélo offre une dimension supplémentaire. «Il permet de travailler sur l’autonomie et l’émancipation, explique-t-elle. Pour les femmes qui n’ont pas de permis ou de voiture, c’est aussi un moyen de se déplacer librement et à moindre coût.» A Marseille, la recyclerie sportive permet, par exemple, de s’équiper à petits prix. C’est l’un des conseils que peut donner Yaël Mayenc, éducateur et encadrant sportif au sein du Vélo Club La Pomme Marseille, qui mène le volet VTT du quadrathlon. «On travaille d’abord la technique : savoir se servir des freins correctement, comment tourner, passer un trottoir, gagner en agilité sur le vélo pour se l’approprier et en prendre les rênes, détaille-t-il. L’objectif est de s’émanciper, vaincre la peur, découvrir.» Au groupe ensuite de choisir le parcours de la balade et de la mener, l’encadrant roulant derrière et non pas devant le cortège. «La dernière fois, à La Ciotat, elles ont découvert des coins qu’elles n’avaient jamais faits». L’idée est d’aller plus loin : une balade de Saint-Cyr-sur-Mer au Port d’Alon, dans le Var, est au programme d’une des séances.
«Le vélo ouvre de nouveaux horizons»
Yaël Mayenc le constate également dans les sorties qu’il fait avec les centres sociaux durant les vacances scolaires : «Le vélo ouvre de nouveaux horizons. On propose des balades en VTT dans des parcs de la ville, à Pastré, Borély, dans les collines parfois également. Souvent, les gamins découvrent tous ces lieux, car beaucoup restent dans leur quartier.» Beaucoup, aussi, ne savent pas faire du vélo, observe-t-il lorsqu’il intervient dans les écoles avec le club dans le cadre du programme «Savoir rouler à vélo», déployé dans la cité phocéenne. L’objectif est d’apprendre aux 6-11 ans à tenir sur deux roues et à circuler en autonomie, «ce qui n’est pas rien à Marseille», reconnaît Yaël Mayenc, lui-même cycliste en ville. «Il y a un gros potentiel d’actions dans les écoles, mais, au niveau des intervenants, nous sommes trop peu», regrette-t-il.
Leave a Comment