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TRIBUNE
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Alors qu’un candidat nostalgique du fascisme a réalisé un score élevé au premier tour de la présidentielle roumaine, l’écrivaine Alexandra Badea, qui vit en France depuis vingt et un ans, s’inquiète pour notre élection de 2027. Le combat n’est pas encore perdu : que faire en Roumanie, en France ou ailleurs en Europe ?
Aux dernières élections européennes, après avoir encaissé le choc des résultats, mes amis français me disaient : «C’est rassurant, en Roumanie, l’extrême droite n’est pas arrivée en tête.» Six mois plus tard, à la présidentielle, la situation a changé. L’un des candidats de l’extrême droite a remporté le premier tour avec un avantage considérable (22,94 %, contre 19,18 %) et une importante réserve de voix. Aujourd’hui, les sondages le donnent favori.
Ce qui me bouleverse le plus dans le score de ces élections, c’est le profil de ses électeurs : 30 % des jeunes de moins de 24 ans qui votent pour la première fois l’ont choisi. Le soir de la présidentielle, je n’avais jamais entendu parler de cet homme. Je ne connaissais pas son nom. Je ne savais pas qui il était. Et ce n’est pas lié au fait que je vis en France depuis vingt et un ans. La majorité de Roumains ne le connaissait pas. La majorité de ces jeunes, qui ont voté pour lui, ne connaissent pas l’ensemble de ses idées. Ils ont juste vu quelques clips avec lui sur TikTok, une campagne devenue agressive et virale quelques jours avant les élections, une sorte de tapage mental qui, à force de répétition, transforme des pensées bêtifiantes en vérités acceptables.
Je ne crois pas que ces jeunes Roumains séduits par son discours soient tous antieuropéens, je ne crois pas qu’ils soient tous fascistes. D’ailleurs, ils ne savent pas très bien ce qu’a été le «fascisme», et c’est bien ça qui est problématique. Ils ne connaissent
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