## Martinique : Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère, placé en détention provisoire
Le leader du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, a été placé en détention provisoire, jeudi 5 décembre, à l’issue d’une audience à la cour d’appel de Fort-de-France pour des faits de violation de domicile. Il est poursuivi pour s’être introduit chez le préfet de l’île le 11 novembre.
Le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) restera écroué jusqu’à son procès le 21 janvier aux termes de la décision de la cour, qui a délivré un mandat de dépôt.
Rodrigue Petitot, surnommé « le R » par ses soutiens, avait d’abord été placé sous contrôle judiciaire, le 15 novembre, lors d’une audience de comparution immédiate. Mais le parquet de Fort-de-France avait fait appel de cette décision.
Le dirigeant du RPPRAC, l’association ayant lancé en septembre un mouvement de contestation contre la vie chère qui a dégénéré en violences nocturnes, avait été interpellé le 12 novembre pour des faits de violation de domicile, la veille, à la résidence préfectorale.
### « Une défaite de la justice », selon l’un de ses avocats
« C’est une décision de justice qui est commandée peut-être par des motifs politiques », a fustigé Me Georges-Emmanuel Germany, l’un des trois avocats de Rodrigue Petitot, à l’issue de l’audience de jeudi. Son confrère Me Eddy Arneton a dénoncé « une défaite de la justice » en s’adressant aux centaines de sympathisants du RPPRAC massés aux abords de la cour d’appel. « On va se battre jusqu’au bout pour obtenir justice », a-t-il poursuivi.
Dans une autre affaire, Rodrigue Petitot a été reconnu coupable, lundi, d’intimidations à l’encontre des maires de Martinique, et condamné à dix mois de prison ferme aménageable. Il devait être convoqué sous cinq jours par un juge d’application des peines en vue d’un placement sous bracelet électronique.
### Une île en proie à des émeutes
Sur cette île des Antilles où les denrées alimentaires sont en moyenne 40 % plus chères que dans l’Hexagone, selon l’Insee, des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises ces derniers mois. Depuis le 1er septembre, 298 véhicules, 33 bâtiments privés et six bâtiments publics ont été incendiés et 174 locaux commerciaux ont été cambriolés, selon la préfecture.
Un protocole contre la vie chère a été signé le 16 octobre pour faire baisser de 20 % les prix de 6 000 produits, mais celui-ci est « suspendu » à la suite de la censure du gouvernement de Michel Barnier, a annoncé jeudi le ministre démissionnaire des outre-mer, François-Noël Buffet, dans un entretien à Ouest-France.

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