Ni billet d’avion, ni passeport, ni visa : la passagère clandestine du vol New York /Paris risque cinq ans de prison

Ni billet d’avion, ni passeport, ni visa : la passagère clandestine du vol New York /Paris risque cinq ans de prison

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Epais brouillard

Une femme de 57 ans présentée comme Russe et vivant aux Etats-Unis est en détention à New York au moins jusqu’à ce vendredi pour avoir pris «clandestinement» un avion il y a huit jours vers Paris, avant que la France ne la renvoie.

A son arrivée à Paris, il y a une semaine, Svetlana Dali n’avait ni billet d’avion, ni passeport à jour, ni visa. L’histoire est rocambolesque et entourée d’un épais mystère depuis une semaine, malgré le récit qu’a livré la police fédérale FBI devant le tribunal fédéral de Brooklyn, à New York, où a comparu jeudi la désormais célèbre «passagère clandestine du vol New York Paris».

Ni le FBI, ni le juge n’ont précisé la nationalité ou le statut légal de cette femme de 57 ans que la presse dit être russe et résidente légale aux Etats-Unis. En attendant que Svetlana Dali demande sa libération sous caution et offre une preuve «vérifiable» de résidence, elle sera détenue à New York au moins jusqu’à vendredi après-midi, a indiqué un porte-parole du tribunal. Elle n’a plaidé ni coupable ni non coupable du chef d’accusation d’être une «passagère clandestine» d’un avion, délit pour lequel elle encourt «jusqu’à cinq années» d’emprisonnement et la perte de son éventuel titre de séjour américain, selon cette source judiciaire.

Des allers-retours aux toilettes de l’avion

Cette femme, dont la photo s’affiche dans la presse tabloïd, expliquera alors comment, et surtout pourquoi, elle a voulu embarquer à tout prix vers Paris. Le 26 novembre au soir, Svetlana Dali parvient à déjouer tous les contrôles de passeport, carte d’embarquement et sécurité à l’aéroport new-yorkais JFK et se glisse dans un avion de la compagnie américaine Delta Air Lines à destination de Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris, d’après la déposition écrite d’un policier du FBI. Elle se mêle notamment à une équipe de la compagnie espagnole Air Europa en trompant la vigilance de l’agence fédérale de sûreté du transport aérien TSA.

Elle réussit aussi à éviter le contrôle électronique à l’embarquement et se faufile sur le vol de nuit New-York-Paris, du 26 au 27 novembre. Ce n’est qu’au-dessus de l’Atlantique que le personnel de Delta Air Lines se rend compte que Svetlana Dali fait des allers-retours aux toilettes, n’a aucun siège attribué et est à bord illégalement. La compagnie – qui a reconnu dans un communiqué un «incident» dans les «procédures» – prévient alors la police française qui l’interpelle à sa descente d’avion, «sans passeport ni carte d’embarquement», d’après la déposition du FBI qui cite les autorités françaises.

Renvoyée contre son gré à New York

De fait, d’après une source aéroportuaire à Roissy, Svetlana Dali a été placée dès le 27 novembre en «zone d’attente pour personnes en instance», car elle ne remplissait aucune des conditions à aucun titre pour rentrer en Europe. Elle était dépourvue de documents de voyage valables, tout en ayant «une green card (Ndlr : carte verte pour résider et travailler légalement aux Etats-Unis) et un passeport russe» expiré, selon cette source française.

A deux reprises, Svetlana Dali n’a pas voulu ou pu rembarquer sur un vol retour vers New York, avant d’être finalement placée dans un avion de Delta mercredi soir. Elle a été interpellée à JFK par le FBI auprès de qui elle «a reconnu avoir voyagé comme passagère clandestine en sachant que c’était illégal».

Libération

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