Incendie de Notre-Dame de Paris : une catastrophe utile dans la lutte contre le plomb

Des feuilles de plomb ont été utilisées pour la reconstruction de la flèche et du toit de la cathédrale, laquelle sera réouverte au public le 8 décembre. Après la déploration, il faut souligner que ce chantier a permis une mobilisation et une surveillance accrue de cet ennemi majeur de la santé humaine.

Il y a cinq ans, les images de la cathédrale en flammes ont fait le tour du monde. Ce samedi, Notre-Dame sera de nouveau sous le feu de l’actualité internationale. La reconstitution à l’identique de la flèche et du toit avec des feuilles de plomb sera perçue par certains comme une provocation. Eugène Viollet-le-Duc lui-même l’aurait-il appréciée, lui, qui avait renoncé à la peinture au plomb pour la rénovation de la basilique de Saint-Denis ?

Le sinistre de Notre-Dame a remis en pleine lumière l’une des plus graves et des plus anciennes pollutions environnementales, celle du plomb présent dans l’air, les sols et les eaux. Masquée par l’amiante, les solvants chlorés, le mercure, les dioxines, les pesticides et les PFAS, la toxicité du plomb était devenue presque invisible. Après la déploration unanime et la sidération est revenu le temps de la science et des savoirs : chimistes, toxicologues, épidémiologistes, sociologues, historiens, architectes, corps intermédiaires ont rappelé les risques sanitaires de l’exposition au plomb.

Instauration du «plan plomb»

Attestés depuis des siècles, identifiés et documentés depuis cent cinquante ans, ces risques se conjuguent aussi au présent : toutes les classifications internationales désignent le plomb comme un cancérogène, perturbateur endocrinien et toxique pour la reproduction et ce, sans seuil minimum d’exposition.

Handicaps mentaux irréversibles chez les enfants, modifications des hormones thyroïdiennes, cancers du sein, hypertension artérielle, atteinte des fonct