Beaux livres
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La biographie du peintre catalan par l’Irlandais Ian Gibson est une enquête minutieuse, sans préjugés ni complaisance. La traduction de l’ouvrage paraît aujourd’hui dans une belle édition en grand format.
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A 16 ans, si l’on en croit son journal, le programme de Salvador Dalí est clair : travailler «comme un fou» pendant trois ans à Madrid, obtenir un prix qui lui permettra d’aller à Rome sur les traces de Raphaël (musique : Mozart), puis, de retour en Catalogne, «je serai un génie, et le monde m’admirera. Peut-être serai-je méprisé, incompris, mais je serai un génie, un grand génie, parce que j’en suis certain». Le programme fut rempli. L’un de ses plus fameux textes, publié en 1974, s’intitule : Journal d’un génie. C’est toujours un plaisir d’y apprendre que «la vie quotidienne d’un génie, son sommeil, sa digestion, ses extases, ses ongles, ses rhumes, son sang, sa vie et sa mort sont essentiellement différents de ceux du reste de l’humanité». Corollaire, noté en 1952 : «La façon de se vêtir est vitale pour le succès. Je me suis rarement abaissé à me vêtir d’habits civils. Je sors toujours en uniforme de Dali.» Le génie est l’agent du génie.
Comment démêler le vrai du faux, le bon grain de l’ivraie ? Comment écrire la biographie du génie ? De cet enfant doué, fils d’un notaire catalan anticlérical puis catholique qui le déshérita, jeune homme maladivement timide, probablement impuissant, rêveur et dessinateur d’exception, grand masturbateur, grand mythomane, aya
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