Dans «Vous êtes l’amour malheureux du Führer», Jean-Noël Orengo sonde les mensonges d’Albert Speer

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L’écrivain français déconstruit le grand œuvre de l’architecte de Hitler : la «contre-fiction» qui lui permit de sauver sa tête lors du procès de Nuremberg.

Vous êtes l’amour malheureux du Führer : le titre sonne bien. Allitération de «m» et de «r», avec un glissement de «ou» à «u», inversion de «la» à «al». Et cet incroyable écho : «heureux» / «Führer». C’est confortable, on se sent enveloppé. En allemand, dans le texte original, c’est à peine moins plaisant : Albert Speer, l’architecte de Hitler et héros du récit de Jean-Noël Orengo, raconte dans ses Journaux qu’après une visite du «guide», un de ses collaborateurs lui avait déclaré «dass ich dessen unglückliche Liebe sei», «que j’étais l’amour malheureux de celui-ci».

Foin de l’hypothèse homoérotique : ce qui nous intéresse dans ce livre est la séduction ou «les séductions» comme l’écrit Orengo. Séduction d’un grand-bourgeois cultivé (Speer) par un monstre (Hitler), séduction de la fiction et du lectorat par les crimes nazis : «Avec la pornographie, le nazisme génère un nombre incalculable de requêtes sur les moteurs de recherche», note Orengo à l’orée de son récit. Puis vers la fin, dans un vertigineux retour théorique sur son entreprise : «Je suis parfaitement conscient […] qu’écrire sur un nazi, c’est le faire renaître, alors que tant de Juifs n’auront leur nom nulle part en dépit des efforts pour les retrouver.» Seducere, en latin, signifie «emmener à l’écart». Orengo mime et mine ce ges

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