Niet. Contacté vendredi 6 décembre dans la soirée par l’Elysée, après l’entrevue entre Emmanuel Macron et les représentants du Parti socialiste, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a fait savoir dans un communiqué qu’il n’irait pas au «rendez-vous» proposé lundi 9 décembre pour, estime-t-il, «participer à des négociations gouvernementales avec la droite». «Nous n’acceptons pas le coup de force du président de la République qui a refusé de reconnaître le résultat des dernières élections, justifie-t-il. Nous n’acceptons pas que soit qualifié d’antirépublicain le recours à la motion de censure, alors que celle-ci est la contrepartie prévue par la Constitution en cas de refus de passage en force d’une loi par 49.3.»
Le député des Bouches-du-Rhône maintient ainsi la position des insoumis : le départ du chef de l’Etat pour «rendre au peuple son pouvoir de décision clair et indiscutable par le vote». Et prend un peu plus ses distances avec ses alliés du Nouveau Front populaire. «En toute hypothèse, il n’est pas question de renier le mandat que les électeurs nous ont donné, écrit Bompard dans ce même communiqué. Nous ne braderons [pas] le programme sur lequel ont été élus tous les députés du [NFP] pour participer à un gouvernement. Nous ne gouvernerons pas avec les partis présidentiels et de la droite traditionnelle alors que nous venons de censurer leur programme.»
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen
Critiquant la position du PS prêt à amender sa position sur la réforme des retraites – un «gel» assorti d’une «conférence de financement» avant une «abrogation» – Bompard prévient encore ses partenaires : «Aucun accord entre un parti du [NFP] et les partis présidentiels ne nous engagerait. […] Aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du [NFP] ne saurait avoir lieu avec le chef de l’Etat.» Ce qui a, au moins, le mérite d’être clair.
Du côté des écologistes, la secrétaire nationale, Marine Tondelier, a fait savoir, elle aussi, dans un court message envoyé à la presse vendredi qu’elle avait été «contactée en fin de journée par l’Elysée en vue d’un rendez-vous lundi avec les présidents de groupe parlementaires de son mouvement» et que «Les Ecologistes donner[aient] leur réponse dans la matinée de [ce samedi] après consultation».
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