Marine Le Pen veut rester maîtresse de son agenda malgré son actualité judiciaire

Marine Le Pen veut rester maîtresse de son agenda malgré son actualité judiciaire

Главная страница » Marine Le Pen veut rester maîtresse de son agenda malgré son actualité judiciaire

Douter, elle ? Marine Le Pen a longtemps eu la réputation, faite par ses proches, de céder au dernier avis et d’hésiter à trancher. Ils ont relaté, aussi, ses difficultés à remonter en selle après les défaites au second tour des élections présidentielles de 2017 et de 2022, ses hésitations quant à la poursuite du combat politique.

Le déroulé des trois dernières semaines raconte, pour la dirigeante d’extrême droite, une autre histoire. Aux réquisitions judiciaires dans le cadre du procès des attachés parlementaires du Front national, notamment cinq ans de prison, dont trois avec sursis et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, même en cas d’appel, plus lourdes qu’anticipé – ce qui relève soit de l’impréparation, soit du déni –, a succédé une offensive médiatique et politique d’ampleur, conclue par le renversement du gouvernement de Michel Barnier, mercredi 4 décembre.

Le tout dans un contexte étrange au sein du parti, où l’on décrit la période d’ici au 31 mars 2025, jour du jugement du procès, comme l’attente « d’un résultat d’examens ». Jusqu’à la censure, le contraste n’échappait à personne entre l’avenir potentiellement obscurci de Marine Le Pen et les semaines en apesanteur de Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), polissant son image lors d’une tournée de dédicaces de son premier livre. Comme le confiait un proche de Marine Le Pen, fin novembre : « L’ambiance est bizarre, alors on se suragite pour ne pas déprimer. D’apparence, on est très forts. Mais si vous enlevez la clé de voûte… »

Dans l’urgence, Marine Le Pen accélère. « A chaque impasse dans sa carrière politique, elle a toujours répondu par la solution la plus brutale, l’option qui faisait le plus de dégâts », observe Leif Blanc, l’un de ses conseillers des dernières campagnes présidentielles, depuis en rupture de ban. Censure du gouvernement dès le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qu’importent les concessions obtenues de la part du premier ministre. Viseur pointé sur Emmanuel Macron, avec des appels voilés à sa démission. Et réaffirmation de sa détermination à incarner son camp lors de la prochaine élection présidentielle, quels que soient sa date et, surtout, les sondages et la popularité de Jordan Bardella.

Faut-il y voir, comme Michel Barnier, un lien avec l’imminence d’une possible peine d’inéligibilité ? Ce soupçon l’agace prodigieusement car il induit des choix politiques indexés sur son sort personnel, ce qui ne collerait guère avec l’image de mère protectrice des Français, qu’elle est parvenue à dessiner. Il faut croire au hasard des calendriers, répond son entourage, avec cet argument : c’est dans la première quinzaine de novembre que le RN a compris que Michel Barnier regardait ses demandes avec dédain.

Le Monde

Post navigation

Leave a Comment

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *