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Organisation du travail
Les résultats publiés ce vendredi 18 octobre d’une expérimentation menée dans une quarantaine d’entreprises Outre-Rhin souligne les bienfaits d’une semaine écourtée – sans réduction de temps de travail. Seulement 27 % des boîtes participantes sont pour l’heure retournées à leur ancien rythme.
Mieux dormir et plus longtemps, moins stresser tout en gagnant légèrement en productivité : vous en rêvez ? Telles sont les effets bénéfiques produits par la semaine de travail en quatre jours en Allemagne, selon un rapport présenté ce vendredi 18 octobre. Pendant six mois, les salariés de 41 entreprises allemandes ont participé à un programme pour condenser leur temps de travail sur quatre jours plutôt que sur cinq. Cette organisation du temps de travail – avec le maintien du même nombre d’heures de travail hebdomadaire – est une demande historique des syndicats du pays. Elle ne doit toutefois pas être confondue avec la réduction du temps de travail dans le cadre de la semaine de 4 jours.
Après s’être exportée dans huit pays, dont le Royaume-Uni, l’initiative internationale «4 Day-Week Global» s’est alliée à l’Université de Münster pour mener à bien le projet en Allemagne. Et l’étude, menée par la société Intraprenör, a été minutieuse. Pendant toute sa durée – six mois – des montres connectées ont analysés la santé des travailleurs cobayes par prélèvements capillaires et autoévaluation. Les résultats sont sans appel : la semaine en quatre jours améliore «significativement» la santé mentale et physique de l’employé. En moyenne, les participants éprouvent 13 minutes de moins le sentiment de stress sur leur semaine – 178 minutes tout de même contre 191 avant le début de l’expérience. Ils font également plus d’exercice physique et dorment en moyenne 38 minutes supplémentaires chaque semaine.
«Cela contraste avec l’idée qu’avoir la même charge de travail à accomplir en moins de temps pourrait entraîner une augmentation du stress ressenti» par l’employé, juge l’étude. Les sondés s’estiment légèrement plus productifs, sans que leur charge de travail ne varie dans le même temps. Ces «effets positifs» sur la santé sont susceptibles de «réduire l’absentéisme sur le long terme», élargissent les chercheurs.
Quelques réserves persistent
L’étude, qui s’est concentrée sur des entreprises dont la majorité emploie 10 à 50 employés, dans le secteur des services, de la manufacture ou de la construction, reste toutefois prudente sur la question de la productivité, et relève d’autres limites. Par exemple, il n’est pas prouvé que la semaine en quatre jours augmente le profit de l’entreprise, réduise les arrêts maladie ou l’empreinte carbone.
A la fin de ces six mois expérimentaux, 39 % des entreprises ont décidé de garder le rythme de quatre jours travaillés par semaine. 34 % souhaitent poursuivre l’expérimentation avant de trancher. Seulement 27 % sont pour l’heure retournés à leur ancien rythme sur cinq jours.
Depuis la crise du Covid, la semaine de quatre jours s’invite régulièrement dans les débats en Allemagne. Elle était au cœur des revendications du syndicat des conducteurs de train GDL lors d’un conflit avec la Deutsche Bahn en mars dernier. Idem dans l’industrie sidérurgique, mais patronat et syndicat se sont plutôt entendus en décembre sur une réduction «collective» du temps de travail de 35 à 32 heures, avec une compensation salariale partielle.
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